« On a le temps », jusqu’au jour où on ne l’a plus. Comme lancé sur un long fleuve tranquille, un couple parfaitement accordé frôle la tragédie. Et si l’un d’eux venait à mourir ? En pianotant sur les ressorts de la voix, Tiago Rodrigues met en scène un duo amoureux confronté aux déchirures de l’existence.
Deux amant·es se répètent en litanie « On a le temps », tout en racontant en chœur leur histoire : la rencontre, la phase de séduction, les passe-temps, les disputes et réconciliations. Les anecdotes s’enchaînent comme une partition lyrique, interprétée à l’unisson avec de légères variations. Un soir, l’air vient à manquer alors que le couple regarde la télé. Elle s’étouffe. Lui est sidéré. Leur petite musique déraille : vieilliront-ils vraiment ensemble ? Tiago Rodrigues reprend ce duo minimaliste, seize ans après sa création en 2007. Ici, la normalité se heurte à l’extraordinaire et l’homogénéité au singulier. Un récit polyphonique qui explore les voies de survie après un accident de vie : les ressorts de l’amour sont loin d’être mécaniques.
Nous aurions dû accueillir Chœur des amants la saison dernière. C’est avec joie que nous le reprogrammons cette saison.