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17
octobre
Il aura fallu qu’elle en soit brutalement privée pour que la société occidentale se rappelle subitement l’importance de dire au revoir à ses morts. Le temps d’Un sacre lumineux et réparateur, Lorraine de Sagazan offre une occasion de rejouer collectivement quelques départs inachevés.
Drapées de voiles noirs, bruyantes et larmoyantes, les pleureuses d’antan nous inspirent volontiers un sourire moqueur. À cela près qu’elles maîtrisaient un art dont le monde contemporain a perdu les notions les plus élémentaires : l’adieu à nos morts. Nourri de plus de trois cents entretiens collectés auprès d’anonymes sur la question de la réparation, Un sacre suspend la frénésie du quotidien pour revenir à l’essentiel. Dans un décor somptueux en perpétuel mouvement, un chœur hétéroclite adresse un hommage expressif à ces êtres disparus, privés de cérémonie par un confinement, une rupture familiale ou un isolement social. Derrière les témoignages intimes d’une sœur, d’un fils ou d’un employé de pompes funèbres, le rituel imaginé par Lorraine de Sagazan réactive la fonction du chœur antique et transforme le théâtre en refuge funéraire, hospitalier aux larmes, aux peines et aux absent·es de chacun·e.