Les Congos sont un des derniers groupe jamaïcain resté dans sa formation originale depuis les années 70 et on ressent forcément cette unité, cette cohésion puissante lors de leurs concerts qui sont autant de véritables messes rastafariennes. En effet Cedric Myton, Ashanti Roy, Watty Burnett et Talash, le dernier arrivé, sont bien de vrais rastas qui vivent et agissent conformément à l’image qu’ils véhiculent et qui sont restés proches de leurs racines et de leurs principes. Bien entendu leur notoriété s’est d’abord construite autour du mythique album Heart of the Congos enregistré au légendaire studio Black Ark de Lee « Scratch » Perry et qui contient des perles du reggae roots mettant à l’honneur leurs performances vocales comme La La Bam Bam, Open The Gate ou Congo Man mais surtout le fameux Fisherman qui est considéré par le magazine Rolling Stone comme l’un des dix meilleurs titres reggae de tous les temps. Comme beaucoup d’autres artistes de cette époque, ils ont été moins prolifiques ces dernières années, mais leurs deux derniers albums Swinging Bridge et Back In The Black Ark (enregistré à nouveau avec Lee Perry) contiennent chacun des chansons intemporelles portées par des harmonies vocales exceptionnelles. Toujours infatigables ils entrent à nouveau en studio enregistrer un nouvel album qui sortira au printemps 2024.
Les Gladiators ont été fondés en 1967 par Albert Griffiths en référence aux combats de gladiateurs du fim Ben Hur. L’idée de ces hommes qui combattaient pour leur liberté, à l’image de la lutte contre Babylone, séduit aussitôt les rastas et colle encore aujourd’hui au combat contre la dureté de la vie en Jamaïque. Ils ont écrit des titres emblématiques du Roots Rock Reggae des années 70 tels que Hello Carol, Bongo Red ou Roots Natty, mais c’est en 1976 avec la sortie chez Virgin du légendaire Trenchtown Mix Up qu’ils atteignent une notoriété internationale et partagent l’affiche d’autres grands noms du reggae comme Toots & the Maytals, U-Roy ou Jimmy Cliff en Europe ou aux USA. Ayant toujours enchaîné les tournées depuis cette époque, Albert Griffiths décide de prendre une retraite méritée en 2004 en passant le leadership des Gladiators à son fils Al à l’occasion de la sortie de l’album Father and sons, son autre fils Anthony assurant déjà la batterie au sein du groupe depuis 1997. La ressemblance de Al avec son père étant bluffante, tant sur le physique qu’au niveau de sa voix, le public a rapidement accepté qu’il reprenne ce flambeau. Après la sortie en 2019 du dernier album Roots Legacy, composé à la fois de nouveaux titres et de grands classiques du groupe qu’ils jouent bien sûr en concert, les Gladiators ont repris le chemin des tournées et c’est avec une grand joie qu’ils s’associent à un autre groupe majeur de l’histoire du reggae jamaïcain, The Congos, pour une tournée qui s’annonce d’ores et déjà mémorable. Préparez-vous à des grands moments de fête.