Puisqu’il n’existe pas de mot pour désigner « l’homme féminin », le chorégraphe Thomas Lebrun se saisit de la féminité masculine par la danse. Pièce chorégraphique splendide aux nuances sensibles et colorées, Sous les fleurs fait éclore un ailleurs d’un autre genre.
Comment définir la féminité d’un homme ? Alors que dans le monde occidental un idéal de virilité primaire domine les normes de genre, Thomas Lebrun est parti sur les traces de sociétés où les nuances du masculin au féminin sont tolérées. En particulier chez les Zapotèques du Mexique, où les pratiques et les cultures visuelles des Muxes permettent de penser un être homme-femme, loin du mythe d’Hermaphrodite. Fruit de ses recherches, Sous les fleurs réunit cinq danseurs dans un documentaire chorégraphique mêlant réalisme et onirisme. Au rythme des sonorités traditionnelles mexicaines ou d’un air de ballet revisité, une sororité masculine sort de l’ombre des tabous pour s’épanouir sur scène, enveloppée de couleurs douces et chatoyantes d’ici et d’ailleurs.