Summer of love : ils ont pas connu le premier, ils ont bien étudié le second, ils fomentent le prochain. Bryan’s Magic Tears sort chez Born Bad son quatrième album, Smoke and Mirrors. Le groupe parisien, qui soigne sa réputation de fouteurs de merde dilatés de la pupille en démolissant élégamment les compositions en live, va avoir fort à faire avec cette nouvelle série maçonnée en studio avec Marc Portheau, et qui devrait résister à leurs assauts. Encore présente dans leurs derniers disques, 4AM et Vacuum Sealed, la culture garage/noise s’éloigne sans être oubliée. Benjamin Dupont (guitare/chant) collabore avec Lauriane Petit (basse/chant) sur quatre titres, mais c’est en enregistrant chaque instrument qu’il confirme ce coming-out pop. Cet étrange animal est capable de s’enthousiasmer pour le shoegaze pointu tout en confessant un kink inattendu pour Madonna. Bien nommé, ce nouveau disque s’amuse de la musique de stade tout en respectant ses codes. On pourra l’apprécier à des distances diverses. Mais premier degré, oui, c’est comme si Shaun Ryder avait mangé Liam Gallagher, et toute honte bue, ça débite du tube adossé à un mur du son de moins en moins chaotique, tenu par Raphaël Berrichon & Nicolas Boursier (guitares).
Opinion est le pseudonyme sous lequel Hugo Carmouze a choisi de publier ses albums solos à l’âge de 13 ans, le chapitre banal d’un fan de garage rock né de la génération internet quoi… Eh bien pas vraiment, car le jeune Occitan n’a jamais cessé de produire un nombre impressionnant d’albums depuis, à l’image de son grand maître Ty Segall. Enregistrés dans sa chambre et avec un matériel rudimentaire, les albums d’Opinion ont rapidement trouvé un écho dans la scène française et le label Flippin’ Freaks, mêlant sérieux, hyperactivité, et grande créativité. Hugo multiplie les collaborations (Wet DyeDream, Stoner Bud’s) ainsi que les projets parallèles (Teeth, 1Ep Par Jour Records, Nothing is Mine Records, et un nombre incalculable de disques sous divers pseudonymes).